Avec la déclaration d’Hanack* (alias "Jean" au sein du SIPO-SD) il semblait que côté Division Das Reich, dans l’attaque du château de La Clotte, il n’y avait bien eu qu’une seule victime. L’obtention d’une copie* du journal de marche de la division en apportait la confirmation. Mais à la vue du document, un sérieux doute s’instaurait « est-ce que la victime S.S. de Mazeau était bien un officier ?... ». Il convient de se rappeler que le magistrat Jacques BRISSAUD dans son ouvrage - Crimes de Guerre en Agenais -, qui se voulait « la » référence, l’avait spécifié ! Sur quelle base ?...

Dès lors, nous allions, comme pour les recherches précédentes, tout faire pour nous efforcer d’en obtenir ou pas confirmation.

Nous savons que le SD d’AGEN a fait appel à nouveau à la division Das Reich, comme précédemment pour Lacapelle-Biron. C’est donc une section de la 1ère compagnie du régiment « Der Führer », appartenant au bataillon commandé par Adolf Diekmann (bourreau d’Oradour), stationnée à Valence d’Agen, qui intervient ce 7 juin 1944. La division a déjà reçu l’ordre de remonter vers la Normandie et cette fois-ci ce n’est pas Diekmann, mais l’un de ses capitaines Karl CONRAD qui commande la section*.

Pour le SIPO-SD, après les arrestations des premiers résistants avec le concours de miliciens et du sinistre Bouboule (Prosper DELPUCH), ne participeront à l’opération que : Erwin KLAHR (adjoint de Johann Freidrich ZORN chef du SIPO-SD), Henri HANACK (dit le balafré) et Frantz MAILÉ . Sans conteste, celui qui se montra le plus actif et « zélé » à Saint Pierre de Clairac fût « HANACK le balafré » tous les témoignages en attestent.

C’est Patrick CHARRON, chercheur Girondin et remarquable connaisseur de la Das Reich qui finalement m’a apporté toutes les réponses. C’est déjà lui qui m’avait fait connaitre l’existence du dossier du jugement de ZORN aux Archives Militaires à Le Blanc où j’étais allé piocher le 12 mai 2012, comme rapporté ailleurs sur le site.

C’est encore lui qui, à la lecture d’un ouvrage* de Nicolas MENGUS , identifiait un paragraphe sur Condom, où il n’y a jamais eu d’action de la Das Reich, comme devant être l’opération du 7 juin à La Clotte. La suite de ses recherches le démontre.

Dans le cadre de recherches plus larges, il trouve aux AD de Limoges les dépositions* du malgré-nous « P.L. » faites dans le cadre du procès de Bordeaux sur ORADOUR. P.L. est bien celui cité par l’historien Nicolas MENGUS. Dès lors, il n’y a plus de doute. Le Mulhousien martyrisé et achevé par le lieutenant S.S. Werner BURGARDT est sans conteste Charles GOERIG qui aidait André MAZEAU à s’opposer à l’attaque. Ce témoignage apporte en sus l’identité de la victime S.S. de l’opération – GRIMBO -. Il restait à le confirmer. Patrick, s’est procuré auprès de la « WASt » les informations nécessaires sur les deux S.S. cités, confirmant en cela que ce ne pouvait être qu’à « La Clotte ». Ainsi, il est bien démontré que c’est Karl-Heinz GRIMBO ( SS-Grenadier) qui a été tué par MAZEAU le 7 juin 1944 à La Clotte. Qu’après avoir été inhumé à Toulouse au cimetière de Lardennes il a été transféré au cimetière allemand de Dagneux (Ain).

Ainsi, se trouvent levées les incertitudes. Cela infirme et met un point final au fait, communément admis, qu’un officier S.S. avait été abattu lors de l’attaque. Il est permis de penser que prétendre la mort d’un officier n’a été qu’un prétexte de plus des Allemands pour justifier les exactions du SIPO-SD et des S.S. dans la suite des opérations de l'épouventable 7 juin 1944 en banlieue Agenaise.

A disposition pour toute autre précision

Floirac mars 2016 – Michel SERCAN -.